Word World (par Jacques Demorgon)

AUTEUR-MONDE Emanuele COCCIA,  avril 2020

Emanuele COCCIA, né en 1976, Philosophe d’origine italienne , enseigne depuis 2011 à l’École des Hautes ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES https://fr.wikipedia.org/wiki/Emanuele_Coccia#cite_ref-LIB_13-0

Emanuele Coccia : « Le virus est une force anarchique de métamorphose » Propos recueillis par Octave Larmagnac-Matheron

In Dossier spécial Covid-19 – Les philosophes face à l’épidémie, Philosophie Magazine n° 138, avril 2020.

Il faut lire ses livres exceptionnels . En attendant, nous pouvons trouver de belles études critiques sur internet. J’avais trouvé un excellent compte rendu de « La vie des plantes ». E. Coccia souligne leur verticalité qui les rapproche des humains.

La Vie des plantes. Une métaphysique du mélange, Payot-Rivages, Paris, 2016 (traduit en 10 langues)

Le Bien dans les choses, trad. de M. Rueff, Payot et Rivages Poche, Paris, 2019 [2013] (traduit en 5 langues)

La Vie sensible, tr. de M. Rueff, Payot et Rivages, Paris, 2011 [2010] (traduit en 6 langues) grand éloge de Roger Pol Droit.

+ Il a produit avec Agamben une anthologie de textes concernant les Anges et cela dans les trois religions monothéistes. Cela donne des éclairages sur les phénomènes de pouvoir.

À réécouter Sur France Culture – Et retrouver Emanuele Coccia dans l’émission Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth : Profession Philosophe 38/74 : 

Emanuele Coccia, philosophe de la métamorphose, maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales

Le 30/08/2019 (58 minutes) – « Adolescent, Emanuele Coccia n’a pas appris le grec et le latin mais la botanique. Bouleversé par Nietzsche, il découvre la philo et un amour sans find e la connaissance. Sous l’égide du philosophe Lamarck, il se passionne pour la métaphysique du mélange :toute forme de vie est un étrange bricolage ».

Jean-Baptiste Lamarck est l’un des premiers à avoir pensé la vie des espèces comme une vie qui passe de forme à forme, toute espèce est capable de se métamorphoser. Ce qui est beau chez Lamarck et le différencie de Darwin c’est qu’il y a une lecture morale de la transformation des espèces et des êtres… Toute forme animale est le résultat d’une volonté, d’un investissement moral, toute forme de vie serait la traduction physique et morphologique d’un ethos, ce qui fait de sa vision de la nature quelque chose d’extraordinaire. Darwin et Lamarck nous ont dit que toute espèce est un bricolage, des formes de vie en travaux qui ne correspondent pas à une substance. Aujourd’hui, on a tendance à rigidifier les espèces, on a oublié que toute espèce naturelle c’est un bricolage éphémère en perpétuelle métamorphose à partir de formes qui nous ont précédés.      

Emanuele Coccia, France Culture, Les chemins de la philosophie, 30.08.2019.

La philosophie, la voie de la passion

Ma mère, dans un acte de féminisme inconscient mais noble, a envoyé ma sœur dans le lycée catholique privé local, où on apprenait le grec et le latin, mais elle désirait que mon frère jumeau et moi, nous apprenions un métier. Je me suis retrouvé dans un lycée agricole à la campagne où j’ai appris, au lieu du grec et du latin, la botanique, l’entomologie. Cette expérience a compté pour moi parce que je me suis toujours considéré comme quelqu’un qui n’appartenait pas à la communauté des savants, mais comme d’un autre côté j’ai appris plus tard le grec et le latin en autodidacte, mon rapport au savoir que je voulais vraiment acquérir est passé par un désir personnel…      

Emanuele Coccia, France-Culture Les chemins de la philosophie, 30.08.2019.

https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/profession-philosophe-137-emanuele-coccia-philosophe-de-la-metamorphose

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