Word World (par Jacques Demorgon)

a./ On se confronte ainsi à l’antagonisme minimal, ternaire, de toute pensée. Les sociétés et leurs cultures sont d’abord reconnues dans leurs particularités factuelles multiples observées au hasard des situations et des rencontres.

b./ Toutefois, même l’expérience se cumule et s’organise. A fortiori, si elle se réfère aux nombreux échanges comparatifs qui établissent et publient des études documentées sur les jeux oscillatoires entre ressemblances et différences.

c./ Qu’il s’agisse de modes alimentaires et vestimentaires ou de conduites symboliques d’ordre religieux, politique, esthétique, l’ampleur des données requiert un traitement des particularités selon des catégories générales. Les simples comparaisons spontanées y conduisent déjà.

d./ Généralités et particularités culturelles doivent parvenir à se composer pour qu’une culture trouve une certaine cohérence d’ensemble. C’est ainsi qu’elle constitue sa singularité.

e./ Mais celle-ci ne saurait être réalisée une fois pour toutes. Elle est tributaire des rencontres que ses membres continuent de faire, par exemple au sein d’une culture nationale. Mais aussi de celles externes – pacifiques ou guerrières – qu’ils font avec les acteurs humains d’autres cultures.

f./ La prise en compte de l’articulation des généralités et particularités de chaque culture permet d’approcher mieux la compréhension de l’évolution en cours de sa singularité réelle. En évitant de la voir et de la pratiquer comme erratique, morcelée ou au contraire comme unifiée de façon rigide et conservatrice.

g./ La conjonction des trois perspectives produit cette sagesse interprétative « donnée, construite » suffisante de l’évolution des cultures. Elle inclut les égo, socio, ethnocentrismes pour déjouer les universalismes imaginaires.

h./ Elle inclut les décentrations multiples – pays, régions, groupes, personnes- pour déjouer tout culturalisme.

i./ Le jeu des trois perspectives suit les stratégies qui maintiennent et renouvellent les cultures à l’interface des spontanéités des acteurs et des contraintes de la géohistoire.

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